Maître Anaïs Defosse

Avocate au service des victimes

Maître Defosse est photographiée par Amélie Marzouk

Cursus

Diplômée des Universités de Reims, Assas Paris II et de l’école Française du Barreau.
DU Violences faites aux femmes.
DU Réparation du Dommage Corporel.

Distinctions

2018 : Présidence de la commission Victimes de l’ordre des avocat.e.s du Barreau de Seine-Saint-Denis.
2020 : Élue membre du Conseil de l’ordre des avocat.e.s du Barreau de Seine-Saint-Denis.

Je m’engage aux côtés des victimes de violences et de dommages corporels pour défendre et faire respecter leurs droits, les guider dans les méandres des procédures judiciaires et obtenir la réparation intégrale de leurs préjudices. J’ai choisi de défendre uniquement des victimes, trop longtemps laissées de côté par un système judiciaire focalisé sur la punition des mis.e.s en cause et non sur la reconnaissance et la réparation des victimes.

En débutant mes études de droit à l‘Université de Champagne-Ardennes, j’envisageais plutôt une carrière de magistrate.

Le cursus universitaire m’a amenée à réaliser de nombreux stages au cours desquels j’ai pu me confronter à la réalité de terrain des métiers du droit. Après un Master 2 de Droit pénal et sciences criminelles en partenariat avec la faculté de Médecine de Reims, j’ai poursuivi mon parcours à l’Université Panthéon-Assas pour préparer l’examen d’entrée à l’école française du Barreau. C’est à cette époque, lors d’un stage dans un cabinet spécialisé en défense pénale, que le métier d’avocate s’est imposé à moi. En voyant plaider ma maître de stage, en la voyant descendre dans l’arène que peut parfois être un tribunal, mon appétit du combat judiciaire s’est aiguisé et j’ai décidé de fourbir mes armes pour être à la hauteur des enjeux.

En poursuivant ma formation au sein de l’École Française du Barreau (EFB), j’ai effectué deux stages.
J’ai d’abord choisi un cabinet spécialisé dans la défense des victimes de dommages corporels, particulièrement des femmes ayant subi de graves brûlures infligées par leur conjoint ou ex-conjoint. J’y ai appris la rigueur de la procédure indemnitaire pour parvenir à une réparation juste et intégrale des préjudices.
J’ai ensuite effectué un stage au sein de l’association Paris Aide aux Victimes. Un pas de plus vers celles et ceux dont on parle très peu dans nos formations : les victimes ! Qui sont-elles ? Qu’est-ce qu’une victime ? Comment les prendre en charge ? Comment les défendre ? Qu’entend-on par dommage corporel ? Comment le réparer ? Peut-on le réparer ?
Ces questions ne m’ont jamais quittée et ont même aiguillé mes choix professionnels.

Je voulais investir tous les champs du dommage corporel et de la défense de victimes, en connaître toutes les actrices et tous les acteurs, toutes les formes d’intérêt, les usages etc…

Après ma prestation de serment en 2011, mes premières collaborations se font au sein de cabinets spécialisés en réparation du dommage corporel mais pas du côté des victimes. Ces cabinets représentaient des médecins, des fonds de garantie, des compagnies d’assurance. Un moyen pour moi de comprendre tous les enjeux, tous les intérêts défendus.

En parallèle, je multipliais les expériences, je déployais mes ailes en effectuant de nombreuses permanences de gardes à vue, de comparutions immédiates, de permanences pénales à l’époque en défense comme en partie civile.

En 2014, lors de l’une de ces permanences, ce qui aurait pu n’être qu’une anecdote a eu l‘effet d’un véritable électrochoc.
Un soir, commise d’office pour défendre une femme victime de violences conjugales, je l’ai écoutée me raconter une vie remplie de violences et de souffrances constantes. À la fin de notre entretien, j’étais soucieuse de savoir comment cette femme allait rentrer chez elle mais elle a cru me rassurer en me disant que son mari violent l’attendait en bas du cabinet pour la ramener chez eux…J’ai été heurtée par cette situation ubuesque et je me suis rendue compte que je n’étais ni préparée ni formée pour prendre en compte efficacement les spécificités des violences intrafamiliales. Cet événement a été fondateur.

Dès lors, j’ai commencé à assister à de nombreux colloques, à des formations organisées par les réseaux de psychologues, de médecins et d’associations.
Engagée sur le terrain, j’ai été active au sein de la force juridique de la Fondation des Femmes jusqu’en 2023, j’ai travaillé en partenariat avec la Maison des Femmes de Saint-Denis et le centre Hubertine Auclert. Des lieux essentiels où j’ai rencontré des personnes investies dans la lutte contre toutes les violences. 
En 2016, j’ai rejoint le Barreau de Seine-Saint-Denis avec conviction pour me consacrer uniquement à la défense des victimes d’infractions pénales et de dommages corporels.
En 2018, j’ai présidé la Commission Victimes de l’Ordre des Avocat.e.s du Barreau de Seine-Saint-Denis.

Au contact des hommes et des femmes de terrains (victimes, aidant.e.s, associations, forces de l’ordre, soignant.e.s), j’ai pris conscience du manque cruel de formation spécifique des professionnel.le.s du droit à la prise en charge des victimes de violences. Un défaut du système qui participe malheureusement à l’enlisement de certains dossiers et au découragement des victimes.

J’ai donc finalement décidé de m’engager de nouveau dans un parcours de formation. J’ai obtenu mon Diplôme Universitaire en 2020 dont le mémoire portait sur « Comment parvenir à l’indemnisation intégrale des préjudices des femmes victimes de violences conjugales », une question laissée en suspens dans le système judiciaire français.

Je partage aussi mon expertise et mes expériences dans le cadre de formations professionnelles pour participer à l’amélioration de la prise en charge des victimes.

Depuis 2022, j’ai rejoint le barreau de Paris où je continue à accompagner les femmes et les enfants victimes de violences intrafamiliales et sexuelles, les victimes de violences et les victimes de dommage corporel.

Pour moi, être avocate de victimes, ce n’est pas simplement un choix professionnel, c’est un engagement de femme, c’est une opportunité que je saisis pour lutter contre les inégalités, contre les violences et plus particulièrement les violences faites aux femmes et aux enfants.